Journaliste respecté, Christophe Boltanski a décidé d’appliquer ses talents d’enquêteur à la fiction. Après « La Cache », récit consacré à son extraordinaire famille paternelle puis « Le Guetteur », qui reconstruit le parcours d’une mère à jamais mystérieuse, son dernier roman s’attaque à un inconnu. Le héros des « Vies de Jacob », un certain Jacob B’rebi, n’a laissé comme traces qu’un album de photos prises dans un Photomaton entre 1973 et 1974.

À quoi pouvaient bien servir ces selfies d’avant l’heure qui montrent tantôt un visage troublé, tantôt un rire forcé, qui paraissent si familiers et lointains en même temps ? Sont-ils l’expression d’une coquetterie, d’un humour solitaire ou la clé d’un mystère ?

Lorsque Christophe Boltanski ouvre cet album ramassé aux Puces, il est aussitôt aspiré par ces figures sorties d’un conte de Lewis Carroll. L’homme s’est réinventé en de multiples personnages, l’un barbu, l’autre glabre, l’un en uniforme, l’autre en chemisette décontractée. Acteur, steward, espion ? Les détails pourraient devenir des indices – ou des trompe-l’œil. Au dos des clichés, des adresses nourrissent encore l’énigme, de Rome à Bâle, de Marseille à Barbès ; quant aux prénoms ou diminutifs, ils ressemblent à des alias.

Christophe Boltanski a longtemps été une des grandes plumes de Libération puis du Nouvel Observateur: correspondant de guerre pendant la Guerre du Golfe, il a couvert l’actualité du Moyen Orient depuis Jérusalem avant de partir pour Londres. En 2015, son premier roman consacré à sa famille paternelle, la famille Boltanski a reçu le Prix Femina.
Autour de son nouveau roman, « Les vies de Jacob », nous parlerons d’écriture, des parallèles entre le récit du réel et la fiction, et des multiples détours d’une quête d’identité.
« Les vies de Jacob » est publié aux éditions Stock.

Christophe Boltanski répondra aux questions d’Esther Leneman et du public de l’ECUJE, sur place et en direct sur Zoom et Facebook ECUJE.