L’étude anthropologique des Juifs du Maghreb, à travers leurs pratiques quotidiennes, leurs nourritures, leurs chants, leurs coutumes et superstitions, alors qu’ils étaient sur place, les révèle au carrefour des influences berbères, espagnoles, arabes, françaises (repérables dans les noms de famille, les pratiques culinaires, la liturgie, la musique…)

Ce cours présentera l’histoire de cette diaspora implantée pendant deux mille ans au Maghreb et son entrée particulière dans la modernité par le biais de la civilisation française.

Sous les pouvoirs musulmans (chérifien, turc, arabe), les Juifs étaient soumis au statut de dhimmis qui en faisaient des êtres « tolérés » plus que « protégés ». Ils étaient en butte périodiquement à un traditionnel « antijudaïsme » de la part des musulmans. À partir du XIXe siècle, bien qu’ils furent confrontés aussi à l’antijudaïsme politique de la part des Français et Européens qui s’installaient sur place, leur « marche » vers l’occidentalisation était devenue inexorable.

Aujourd’hui en France, où ils se sont repliés (massivement pour les Juifs d’Algérie, de manière plus sélective pour ceux du Maroc et de Tunisie) depuis les années 1960, ils ont d’une part investi le leadership de plusieurs institutions communautaires, et d’autre part, ils ont développé des liens particuliers avec Israël : liens familiaux, culturels, affectifs. Certains, depuis le début du XXIe siècle, partent s’y installer, en partie en réaction contre l’antisémitisme musulman qui se développe en France.

1. L’état des recherches (archéologiques, historiques, onomastiques) sur le peuplement juif au Maghreb.

2. Des trajectoires différenciées vers l’occidentalisation. Maroc et Tunisie.

3. Le cas de l’Algérie.

4. Aujourd’hui : pouvoirs communautaires, Israël, face à l’antisémitisme.