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L’Institut Élie Wiesel rend Hommage à Claude Vigée le 29 novembre 2020

 

Claude Vigée vient de nous quitter ce 2 octobre 2020, à la veille ou presque de ces cent ans.

Il était l’un des plus grands poètes français, l’un des derniers grands poètes européens, de cette Europe de jadis, et certainement l’un des poètes juifs les plus inédits. Ses œuvres, pléthoriques, plus d’une cinquantaine d’ouvrages, couvrent un spectre de pensée incommensurable.


Suivez le colloque en hommage à Claude Vigée organisé par l’Institut Élie Wiesel avec le soutien de la Fondation du Judaïsme Français.

L’Institut Élie Wiesel avait programmé le 24 mai dernier un très grand Colloque pour rendre hommage à son œuvre, à son courage, à son prophétisme. La situation sanitaire nous força à reporter la date de cet Hommage au 29 novembre prochain. Mais hélas, le poète prophète s’est éloigné avant sa Célébration.

Son Centenaire aura cependant bel et bien lieu à l’Institut Élie Wiesel le 29 novembre, comme il fut prévu. Et, il sera à son image, « vivant », avec l’entêtement des génies qui espèrent en notre demain.

Initié et coordonné par Daniella Pinkstein, ce colloque marque le centenaire de Claude Vigée qui nous a quitté le 2 octobre dernier.
Le colloque est modéré par Philippe Zard avec la participation de Daniella Pinkstein, Franklin Rausky, Sylvie Parizet, Heidi Traendlin, Francine Kaufmann, Thierry Alcoloumbre, Jean-Yves Masson, Yves Leclair, Michèle Finck, Claude Cazalé Bérard, Anthony Rudolf, Alain Jomy, Esther Orner, Jean-Luc Allouche, Freddy Raphaël

Centenaire de Claude Vigée

Programme du colloque en hommage à Claude Vigée

« Dire pour être
Dire pour naître
Claude Vigée, poète et prophète »

29 novembre 2020 à l’Institut Universitaire Elie Wiesel
Diffusé en direct sur internet

Initié et coordonné par Daniella Pinkstein, ce colloque est organisé par l’Institut Elie Wiesel avec le soutien de la Fondation du Judaïsme Français et de l'ECUJE.

Claude Vigée est né le 3 janvier 1921 à Bischwiller en Alsace. Héritier du côté de sa famille paternelle des Lévites, il appartient à une famille enracinée en Alsace depuis plusieurs siècles. « Deux fois juif, et doublement alsacien », disait-il souvent ! Le 19 octobre 1940, la tragédie des juifs de bientôt toute l’Europe, l’effare dans sa prime horreur devant cette Une de Paris-Match qu’il découvre avec le titre cinglant « Le statut des juifs ». C’était un jour d’automne presque comme un autre, sur le chemin de son université alors qu’il entrait en troisième année de médecine. « Jamais je n’ai oublié, jamais je n’oublierai cet instant-là. Il a achevé de diviser ma vie en deux temps irréconciliables : celui de la confiance, celui du doute et de l’abandon. » Il s’engage alors dans la résistance juive, puis, en 1942, prend le chemin de l’exil vers les États-Unis.

          « Apprends d’un seul instant le sens de tout exil : Dans ton cœur ravagé d’extrême solitude. Il fait poindre l’amour comme au matin du monde. »

Il y soutiendra sa thèse sur la poésie. Celui qui avait voulu être médecin soigne désormais le Temps et les Hommes par l’esprit qui habite le langage. Professeur de Littérature française et comparée à l’Université Brandeis, il quitte son poste et l’Amérique, et débarque la veille de Kippour, un jour pas comme les autres, le 30 septembre 1960, au port de Haïfa. Sur cette terre fertile de « futurs inépuisables », il enseignera à l’Université Hébraïque de Jérusalem, au département de Littérature comparée que Léa Goldberg avait initié. D’une inspiration prodigue, il écrira un livre par an, de poésies, d’essais, de récits autobiographiques, dont ses célèbres judans… Il ne cessa parallèlement de développer ses connaissances du judaïsme et de ses textes. Admirateur de Manitou, Léon Askénazi, il suivit son enseignement – enseignement qui donna naissance à des essais à caractère exégétiques, – véritables œuvres prophétiques. Mais, il fut également un proche de Gershom Sholem, avec qui, au fil des conversations, il put approfondir son intérêt pour la kabbale ; il fut aussi l’ami, parmi d’autres, de Martin Buber, d’André Néher, d’André Chouraqui, d’Henri Atlan, de Stéphane Mosès, de ce monde-là, qui constitue aujourd’hui notre indispensable monde d’ici.

Claude Vigée est l’un des plus grands poètes français, l’un des derniers grands poètes européens, de cette Europe de jadis, et certainement l’un des poètes juifs les plus inédits. Ses œuvres, pléthoriques, plus d’une cinquantaine d’ouvrages, couvrent un spectre de pensée incommensurable. Ses poèmes expriment une « fidélité inconditionnelle à la vie du monde » en dépit du tragique de la condition humaine. Dans ses essais, s’il analyse et critique le dualisme de la pensée occidentale, source d’un nihilisme qu’il combat, il insiste avec autant d’énergie sur le « lien de polarité, de complémentarité spirituelles » qui unit Paris et Jérusalem. « Les destins spirituels distincts de la France et d’Israël se marient comme les voix libres et entrecroisées d’une fugue », écrit-il.           

Trop vite classé parmi les poètes « juifs » ou « alsaciens », il ne fut jamais vraiment considéré à la hauteur de son immense contribution au monde à la fois de la poésie, du langage, de la pensée occidentale, de l’essence du judaïsme, et last but not least, il est l’auteur d’une réflexion incomparable sur l’humanité de demain.

          Claude Vigée parle sept langues ; il fut non seulement influencé par les plus importants poètes européens, mais il en fut pour certains le traducteur, Rainer Maria Rilke, Yvan Goll, T.S Eliot, Shirley Kaufman, David Rokéah.

S’il faut rendre hommage à tous ceux, poètes, chercheurs, penseurs, écrivains qui ont soutenu son œuvre depuis le Colloque de Cerisy en 1988, l’urgence de sa parole demeure cependant chaque jour plus pressante face à ce monde qui, comme il le craignait, se disloque. Car sa voix, sa force, son interprétation tombent à point nommé dans cette lutte, contre l’Ange ou l’homme, pour trouver encore l’énergie de l’avenir.

À l’admiration et à la reconnaissance qui lui sont dus viendra s’ajouter, durant ce Colloque, ce Merci, oui cher poète, cher Claude Vigée qui venez de nous quitter, ce merci au-delà de tout, pour cette parole rayonnante, à laquelle il nous faut être à la hauteur, pour désormais la perpétuer.

Programme du colloque : Dimanche 29 novembre 2020

Colloque ouvert 14h30

Allocution d’accueil de Franklin Rausky, Doyen de l’Institut Elie Wiesel
Allocution de Daniella Pinkstein, à l’initiative de cet Hommage.
Modérateur du colloque : Philippe Zard

14h 55 – Extrait : « Claude Vigée : Le soleil sous la mer », 1972.
15h 00 : Présentations des intervenants par Philippe Zard
15h 05 : Francine Kaufmann : « Dans les pas de Jacob : Vigée poète de l’exil et du retour ? »
15h 25 : Lecture de poèmes
15h. 25 : Sylvie Parizet : « « Le Poète-prophète face au défi de Babel. »
15 h 45 – Extrait d’un fllm sur Claude Vigée
15 h 50 : Thierry Alcoloumbre : Vie et survie de Claude Vigée
16h10 : Lecture d’un poème
16h 10 : Claude Cazalé Bérard, « Recevoir et transmettre au cœur de la poésie de Claude Vigée »
Lecture d’un poème de Vigée en italien

16h 25 : Table ronde « Être poète pour que vivent les hommes », modérée par Jean-Yves Masson avec la participation de Anthony Rudolf ; Yves Leclair ; Michèle Finck ; Claude Cazalé Bérard »

17h 25 : Table ronde « Dialogues croisés : Connaître Claude Vigée hors des sentiers livresques », modérée par Esther Lenneman
Lecture des textes de Jean-Luc Allouche et de Heidi Traendlin
Dialogue entre « Alain Jomy, Esther Orner et Alfred Dott
18h20 : Claude Vigée lisant un extrait des Orties noires.
18h25 Clôture du Colloque par Franklin Rausky, Doyen de l’Institut Elie Wiesel et Gad Ibgui, Directeur de l’ECUJE.
Dans le cadre de ce Colloque sera diffusé le film d’Alain Jomy, documentaire majeur sur Claude Vigée.
20 h : Film « Claude Vigée : Passage du Vivant ».

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